En mer. Le calme après la tempête pour L'Oréal Paris Maude Fontenoy

Thursday, 16 November 2006

Maud a largement incurvé sa route vers le nord pour fuir le passage d'une grosse dépression. Elle n'a pu y échapper totalement et a du endurer trois jours de mauvais temps, évoluant avec peine dans des vents de 100 km/h et une mer grosse. A la vacation de ce jeudi, les éléments s'étaient assagis. Revigorée par la présence encore timide du soleil, la navigatrice de L'Oréal Paris bénéficiait d'un peu de répit et se préparait à une grande descente vers le sud, en direction du Cap Horn.  

Maud Fontenoy va pouvoir souffler un peu, remanger solide " parce que ce que j'avale dans la tempête a du mal à rester dans mon estomac", préparer la longue liste des vérifications et des réparations à réaliser sur son monocoque, mais aussi se laver à l'eau froide du grand sud.

Cette dernière semaine, elle a mis le cap vers le nord, n'hésitant pas à allonger sa trajectoire. " Je ne fais pas toujours ce que je veux au niveau de ma route, je zigzague entre les dépressions " confiait t-elle à la vacation. Sa route, elle la prépare avec les experts de Météo France, dont Sylvain Mondon - un des routeurs du récent vainqueur de la Route du Rhum, Lionel Lemonchois - qui nous explique l'objet de sa mission.

"Nous travaillons avec Maud sur la météo, avant tout pour la gestion de la sécurité, pour éviter des conditions trop sévères et non sur des critères de performance chronométrée. Lorsqu'on est confronté à des systèmes vraiment actifs, nous essayons de nous trouver du bon côté. Là, depuis mercredi dernier, elle est remontée au nord d'une très grosse perturbation qui s'étalait sur les deux tiers de l'Atlantique Sud, pour éviter des vents très forts, mesurés à 70 noeuds (environ 130 km/h) avec des creux de 10 mètres."

Elle n'a pu y échapper totalement. Calfeutrée à l'intérieur du bateau et blottie sur sa couchette, elle a fait le dos rond, pensant que " d'autres navigateurs étaient déjà passés par là " et tentant de tourner son quotidien en dérision. " J'essaie de garder le sourire, de me faire des blagues, de ne pas dramatiser. Bon, la mention 'blagues tordantes' inscrite sur mes paquets de carambar n'est pas toujours à la hauteur de l'enjeu " admettait-elle.

Cette routine du grand sud, où les dépressions sont vouées à se succéder, n'est pas de celles auxquelles on s'habitue facilement. " Une tempête de passée, je me dis que c'est déjà une de moins " philosophe la navigatrice qui comptabilise désormais 32 jours de mer. Elle est d'ailleurs en contact quotidien avec son météorologue Sylvain Mondon qui contribue, lui aussi à sa manière, à remonter le moral des troupes. " On la surveille à distance en permanence et nous communiquons avec elle trois à quatre fois par jour. Quand elle a fait une bonne journée, je lui envoie un mot pour l'encourager . "

De fait, Maud Fontenoy qui naviguait ces derniers jours avec un angle de vent plus favorable, a réussi à bien progresser, établissant des moyennes journalières proches des 8 nœuds.

Elle s'apprête maintenant à remettre du sud dans sa route pour aller passer le mythique Cap Horn. Ce sera son cadeau de Noël, peut-être avant l'heure. Elle pourra alors ouvrir sa conserve de " rougail saucisse " préparée spécialement par ses amis réunionnais, très nombreux à la suivre et à l'encourager dans son périple.

Photos of Maud Fontenoy and L'Oreal
www.maudfontenoy.com

Last Updated ( Friday, 17 November 2006 )