Vend�e Globe Bloqu� par l�anticyclone des A�ores
Thursday, 09 February 2017
La Mie Câline a mis de l’Est dans sa route, cap sur Madère et la côte portugaise avant de pouvoir doubler le cap Finisterre et mettre définitivement le clignotant à droite vers les Sables d’Olonne. Il reste 1600 milles devant l’étrave pour boucler ce troisième Vendée Globe consécutif. Encore un peu de patience, c’est bientôt la dernière ligne (presque) droite ! « Ça sent l’écurie » ont coutume de dire les skippers à l’approche de l’arrivée, empruntant à l’équitation une expression dont on flaire aisément le double sens après plus de 96 jours passés en solitaire dans l’intérieur confiné d’un IMOCA ! « J’ai profité de la pétole pour prendre une bonne douche d’eau de mer figurez-vous, racontait Arnaud d’une voix enthousiaste hier au téléphone. En revanche, j’ai zappé le rasage du mercredi, donc il faut s’attendre à un Cali barbu à l’arrivée ! » Ce week-end, Arnaud passera la barre symbolique des cent jours en mer. Il se serait bien vu arriver le 14 février pour la Saint-Valentin, mais son ETA* l’annonce plutôt mercredi voire jeudi prochain entre les jetées des Sables d’Olonne. La météo sur l’Atlantique Nord a été limpide jusque-là – un Pot au Noir très favorable puis un alizé bien établi mais sans excès –, mais les dernières longueurs vers Les Sables seront autrement plus tactiques. En effet, après les grosses dépressions qui ont secoué notre littoral ces jours derniers, l’anticyclone des Açores se reconstitue franchement. Si Conrad Colman a pu s’en extraire par le haut et accrocher les restes de vent portant, 300 milles plus au Sud, Arnaud, suivi comme son ombre par Fabrice Amedeo, n’ a pas eu d’autre choix que d’obliquer vers l’Est pour ne pas y planter son étrave. Ce bord tactique sur la façade orientale de l’anticyclone selle le sort des deux skippers qui n’auront désormais d’autre choix que de longer le Portugal pour rentrer à la maison. « Là, je suis en train de sortir de la petite transition sur le bord de l’anticyclone. Je suis déjà bâbord amures, le vent rentre tout doucement et va adonner progressivement. J’espère juste qu’il nous permettra de passer dans l’Ouest de Madère pour éviter les dévents. La fin s’annonce un peu molle. On devrait être au cap Finisterre lundi, mais l’arrivée se fera dans le petit temps au près, donc méfiance » Plus à perdre qu’à gagner… Au large des Canaries, les prémisses de ce retour à la civilisation prennent aujourd’hui la forme d’un cargo croisé ici ou là. « J’en ai un sur l’horizon chaque jour au minimum. D’ailleurs, avec les bateaux de pêche le long du Portugal, c’est un aspect auquel il faudra faire gaffe jusqu’à l’arrivée. Par contre, c’en est fini avec les poissons volants. J’en ai encore sorti un paquet des poches à bouts et du lazy bag** hier, je crois que c’étaient les derniers ! » Concentré sur cette dernière tranche de parcours aux contours connus mais qui peuvent toujours révéler quelques surprises, le skipper de La Mie Câline évite de penser encore à l’arrivée. Quels seront ses premiers mots, son premier bilan ? La légitime fierté de boucler un troisième Vendée Globe consécutif l’emportera-t-elle sur les petites frustrations du grand Sud ? Réponse sur le ponton du Vendée Globe aux Sables d’Olonne en milieu de semaine prochaine ! | ||
*ETA : Estimated time arrival. **Lazy bag : Grand sac en toile ajourée suspendu au dessu de la bôme, qui permet de stocker les plis de la grand-voile lorsqu’elle arrisée (réduite) | ||
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Last Updated ( Thursday, 09 February 2017 )