Vendee Globe: Juge de paix
Saturday, 07 January 2017
L’anticyclone de Sainte-Hélène sera le juge de paix entre le choix stratégique de JP et celui du duo Elies et Le Cam. Pour l’instant, StMichel-Virbac a encore du vent tandis que Finistère Mer Vent et Gueguiner sont déjà ralentis dans la dorsale anticyclonique.
« Je suis plutôt optimiste sur la sortie de cette situation. Mon routage me positionne devant mes deux plus proches concurrents. Pour l’instant, ils touchent moins de vent que moi, ce qui me donne encore l’avantage et me permet d’avancer plus vite qu’eux. Mais rien n’est joué. »
Classement à 12h :
1 - Armel Le Cléac'h - Banque Populaire VIII à 3 088,7 milles de l'arrivée
2 - Alex Thomson - Hugo Boss à 134,3 milles du leader
3 - Jérémie Beyou - Maître Coq à 885,5 milles du leader
4 - Jean-Pierre Dick- StMichel-Virbac à 1 615,9 milles du leader
5 - Yann Eliès - Queguiner Leucémie Espoir à 1 625,5 milles du leader
6 - Jean Le Cam - Finistère Mer Vent à 1 626,8 milles du leader
« Une grosse déception »
Ronan Chabot et Gilles Pillot ont été contraints à l’abandon hier suite à la casse de leur moteur sur la quatrième étape. Ronan et Gilles disputaient leur quinzième Dakar avec l’objectif de terminer dans le Top Ten. C’est entre l’Argentine et la Bolivie que l’aventure s’est brutalement arrêtée. La déception est immense chez le pilote et le co-pilote. Ronan Chabot revient sur la casse et décrit leur état d’esprit après ce difficile abandon.
« Les journées étaient annoncées copieuses sur ce Dakar 2017 et elles le sont ! Hier magnifique spéciale avec beaucoup de navigation en hors piste complet, avec des passages d'herbes à chameaux et de grandes dunes blanches très molles qui ont piégé beaucoup de concurrents.
Beaucoup d'aléas et beaucoup de suspense dans cette spéciale. L'auto marchait très bien, sans aucune difficulté particulière et nous avions passé tous les pièges sans aucun problème avec un bon rythme de course. Et puis, à 25-30 km de l'arrivée sur une grande piste assez rapide, à une vitesse de 170 km/h, nous avons ressenti une perte de puissance. Nous pensions avoir crevé, mais au deuxième bruit nous avons compris que c'était le moteur.
Aucune alerte, aucun signal, aucun témoin avant-coureur. Nous avons un moteur neuf qui a 1000 km, le même que tout le monde. Ce n'est pas du tout une pièce à soucis, cela fait partie au contraire de la fiabilité de ce Hilux. Nous ne savons pas ce qui s'est passé, nous le saurons aujourd’hui, même si cela ne nous remettra pas en course...
Donc impossible de réparer et il est interdit de changer un moteur sur le Dakar. Nous nous sommes fait tracter sur les 30 km restants par un concurrent. Il restait encore une deuxième partie de spéciale ainsi qu'une formalité de 120 km et nous avons terminé à la ficelle, tiré par le camion.
Ce n'était pas du tout prévu comme ça. C'était très difficile hier matin. On voyait les gens se parler, la course est très ouverte et c'est un Dakar dur qui nous allait bien. Nous serions sortis de la spéciale à la neuvième place sans cet incident, et quand je vois les belles journées à venir...
Aujourd'hui il pleut en montagne, ce sont des spéciales ardues. La fatigue et les épreuves creusent les visages et soumettent les machines à rude épreuve. Pour cette quatrième étape, nous étions à 4000 mètres d'altitude, la mécanique souffre et les organismes aussi, les conditions se sont endurcies. Un concurrent du Top 10 a abandonné avant-hier parce qu'il ne supportait pas l'altitude. Il y a deux jours nous passions à 5000 mètres, plus haut que le Mont Blanc. Quand on roule si haut, les voitures ont moins de chevaux et les difficultés prennent un relief différent.
Ce sont des moments difficiles où l'on ne pense pas à soi mais à tous les gens qui ont contribué et qui participent à cette belle course, à leur engagement.
Mais le Dakar reste la course la plus dure au monde, et cette année, on peut s'attendre à une élimination drastique. Les voitures sont déjà très fatiguées après peu de jours de course. C'est un retour au Dakar très difficile et à l'aventure. Je pense que celui-ci va être génial à ce niveau-là. La grosse déception, c'est de ne pas pouvoir le vivre avec Gilles.
Nous avions un super rythme de course et nous partions pour un bon résultat. Nous n'avons pas fait de faute, mais le Dakar est aussi un sport mécanique. Notre voiture et très fiable et le Team la connaît sur le bout des doigts.
Nous sommes au fin fond de la Bolivie. Les communications sont difficiles. Il n'y a pas de grandes villes à proximité, nous cherchons de l'aide auprès des habitants pour passer la frontière et trouver une ville, puis un aéroport. Nous espérons pouvoir rejoindre la France dans le courant de la semaine prochaine ».
Last Updated ( Saturday, 07 January 2017 )